Art Genève

Prix
Mobilière

Prix Mobilière 2026

Promotion des jeunes artistes

Les artistes nominées pour le Prix Mobilière 2026 représentent l’actualité contemporaine du paysage artistique suisse. À travers différentes formes d’expression, elles s’interrogent sur des thèmes majeurs de notre époque.

Vous trouverez ici plus d’informations sur les artistes nominés.  

Le comité de nomination

Les nominées

Monika Emmanuelle Kazi 2026

Monika Emmanuelle Kazi

Monika Emmanuelle Kazi (*1991 in France (FR), vit et travaille à Genève)

« Le travail de Monika Emmanuelle Kazi se caractérise par une réflexion singulière sur la mémoire et les récits fragmentés – personnels ou collectifs – et par une esthétique à la fois contenue et expressivement généreuse. Imprégnée d’un rapport délicat à la nostalgie, sa pratique artistique est traversée d’histoires coloniales, familiales et affectives qu’elle explore à travers l’installation, l’écriture, la vidéo et la performance. C’est entre son pays d’origine, le Congo, et des lieux qui l’ont vu naître et grandir – Paris, Bruxelles et Genève – que son œuvre se déploie dans une forme de friction entre les espaces, les gestes et les souvenirs. Elle y convoque des thèmes et des objets récurrents tels que l’eau, le lait en poudre, les jeux de société (notamment les jeux de plateau), l’architecture et le domestique, comme autant de balises intimes et politiques. Résistant à toute forme de fixité, sa pratique révèle une mémoire incarnée, poreuse, et toujours en devenir. »

Camille Regli

Lorenza Longhi 2026

Lorenza Longhi

Lorenza Longhi (*1991 à Lecco (IT), vit et travaille à Zurich)

« Les œuvres de Lorenza Longhi créent de la beauté, mais en même temps, elles expriment une critique. Comment ces deux postures sont-elles compatibles? L’artiste s’intéresse aux conventions formelles, cite des classiques du design, des meubles de bureau ou évoque l’aménagement de l’espace public. Dans sa peinture et ses installations, elle explore notre comportement qui varie selon le contexte, par exemple dans un magasin, au bureau ou dans une salle d’exposition. Suivant les tendances actuelles, l’artiste opère selon le principe du «do it yourself» et trouve souvent ses matériaux dans des brocantes ou au bord de la route. Sur le plan esthétique, les œuvres de Lorenza Longhi n’ont rien à voir avec du bricolage et rappellent plutôt le Minimal Art. S’inspirant de l’art conceptuel, elles questionnent d’un œil critique le style, le bon goût et les différences subtiles grâce auxquelles nous nous distinguons des autres. Longhi dispose, par exemple, des bancs dans la salle d’exposition, qui peuvent être interprétés aussi bien comme élément sculptural qu’utilisés comme siège – en qualité de spectateurs et spectatrices, nous faisons donc également partie de l’exposition. L’artiste associe la critique institutionnelle aux stratégies du «do it yourself» de manière stimulante, aussi bien sur le plan visuel et spatial qu’intellectuel.»

Fanni Fetzer

Anita Muçolli 2026

Anita Muçolli

Anita Muçolli (*1993 à Burgdorf (CH), vit et travaille à Bâle)

« Anita Muçolli s’intéresse à l’impact psychologique des objets, des bâtiments et des espaces. Elle se base pour cela sur des objets existants et les transplante dans une nouvelle constellation ou les transpose dans un nouveau matériau ou une nouveau langage formel épuré. Cette procédure de réinterprétation et d’intensification lui permet de concentrer son attention sur les qualités expressives des espaces et des objets ainsi que des objectifs sociaux et politiques qui sous-tendent leur conception. Ce faisant, Muçolli s’en prend à la croyance aveugle au progrès en Occident, qui repose sur la conviction que tous les problèmes de l’humanité pourront être résolus au moyen de technologies toujours plus innovantes. Ce qui se présente, d’une part, comme un design harmonieux, axé sur l’efficacité, fait apparaître, d’autre part, une perte de plus en plus flagrante du spirituel, de l’émotionnel ou de l’éthique. Ce mélange d’optimisme, de volonté de performance, mais aussi d’angoisse se traduit par des formes abstraites ambivalentes qu’Anita Muçolli explore, se focalisant sur le problème de la disparition des dimensions humaines dans nos sociétés, comme étant le prix à payer pour la perfection technologique. »

Kathleen Bühler

Yoan Mudry

Yoan Mudry

Yoan Mudry (*1990 à Lausanne (CH), vit et travaille à Genève)

« Yoan Mudry se sert du flot d’images et de textes qui menace à chaque instant de nous engloutir. Il arrête, ou plutôt interrompt le flux numérique universel selon un système aléatoire et fige des références populaires qui se superposent dans des peintures hyperréalistes à l’acrylique et à l’huile. Comme notre cerveau cherche du sens même là où ne règne que l’absurde, et qu’il s’y égare facilement, Mudry cartographie pour nous le passage vers cette dimension impondérable de la « tension entre le figuratif et l’abstrait, l’intuitif et l’exact, l’humain et la machine » (Yoan Mudry). Dans ses Reflections on Painting, c’est la surface nue qui se reflète, et non la profondeur de la pensée. Ce faisant, il provoque un effet libérateur. Des chaussures chancelantes et des cafetières Bialetti Moka chantantes nous entraînent dans une sphère spéculative où le non-sens apparent semble bien plus digne de confiance que l’omniprésence d’une souveraineté interprétative ubuesque. »

Juri Steiner

Cassidy Toner

Cassidy Toner

Cassidy Toner (*1992 à Baltimore (USA), vit et travaille à Bâle)

« Ce que j’aime dans les travaux de Cassidy, c’est ce moment où l’on ne sait plus si l’on doit en rire ou en pleurer – et parfois, les deux à la fois. Ses commentaires sont tellement acérés qu’ils tranchent «dans le vif de la réalité sociale» dans laquelle nous vivons. Ils percent le «masque de peau» et pénètrent jusque dans les couches les plus profondes de notre être: ils égratignent le vernis de nos certitudes, déchirent le tissu de nos habitudes, de nos formes de cohabitation «sanguinaires» et implicitement normalisées. Cassidy sait comment on peut atteindre ces zones d’ombre avec une «ironie corrosive» – une précision chirurgicale – sans jamais perdre son sens de l’humour, avec juste ce qu’il faut de «mauvaise foi». Elle crée un art qui nous désarme avec intelligence et nous captive grâce à une vulnérabilité qui se cache sous une boutade.  »

Pedro Wirz

Gaia Vincensini

Gaia Vincensini

Gaia Vincensini (*1992 à Genève (CH), vit et travaille entre Genève et Paris)

« Gaia Vincensini présent des qualités impressionnantes pour une jeune artiste : une pratique bien établie, inspirée par une hérédité artistique au féminin qui l’incite à se confronter à des techniques multiples – de la céramique au film en passant par le textile, la gravure et le dessin. Un aller et retour constant entre individualité et communauté qui lui permet de se nourrir des échanges, d’expérimenter comme artiste indépendante ou dans le cadre d’un collectif (elle travaille avec le collectif Inner Light, fondé en 2018). Gaia a su utiliser les dialogues avec des chercheurs d’autres disciplines pour nourrir sa recherche sur l’or, l’alchimie ou le merveilleux. De plus, elle a su approfondir avec humour une critique sociale qui convoque – entre réalité et fantastique – des thèmes contemporains et bien helvétiques, tels le secret bancaire, les dynamiques de pouvoir, la spéculation financière, la mercantilisation du temps ou l’horlogerie de luxe.»

Joëlle Comé

Ilaria Vinci

Ilaria Vinci

Ilaria Vinci (*1991 à Cisternino (IT), vit et travaille à Zurich)

« Les installations immersives et œuvres réalisées en techniques mixtes par Ilaria Vinci explorent les dynamiques entre culture populaire et constitution de l’imaginaire collectif. En associant des éléments empruntés au cinéma, aux parcs à thème, au design commercial et aux objets dérivés, elle construit un langage à la fois sensoriel et conceptuel. Sa « zone de fantaisie », comme elle l’appelle, évoque une réalité poreuse, où se superposent émotions, figures mythiques, objets-simulacres et formes industrielles. Par des récits fragmentés et une esthétique rigoureuse, Vinci met en tension fiction et quotidien, désir et mécanismes de standardisation. Son travail engage une réflexion critique et ludique sur les modalités par lesquelles les images, les objets et les récits produits en masse participent à la formation des subjectivités contemporaines. »

Léa Fluck

Lauréat et lauréates

Le prix Mobilière 2025 a été attribué à l’artiste Alfatih.

Scroll to Top